
Vendredi 14 novembre à 20h30
A l’occasion de la parution de son livre « Mi-homme mi-bête » le philosophe Philippe Grosos explore l’étrange destinée des figures hybrides, ces créatures chimériques mêlant traits humains et animaux, depuis les prémices de l’art figuratif jusqu’aux débuts de l’Antiquité.
Les êtres mi-homme mi-bête, ou thérianthropes, ne sont plus guère que des figures mythologiques. Ils ont pourtant constitué, depuis près de 50 000 ans, une manière pour l’homme de penser sa place dans le monde. Leur présence s’est toutefois révélée inégale : rares à l’époque paléolithique, elles prolifèrent à partir du Néolithique, jusqu’à jouer un rôle central dans certaines cultures. Pourquoi ce retournement ?
Philippe Grosos nous expose une transformation historique fondamentale dans le rapport de l’homme à lui-même et à son environnement. Là où les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique vivaient dans un monde sans hiérarchie ontologique, les sociétés issues de la néolithisation ont progressivement placé l’homme au centre de leurs représentations. Or, lorsque l’humain devient pour lui-même la question principale, est-il étonnant qu’il s’inquiète de sa propre généalogie ?
Ces investigations anthropologiques nous révèlent combien penser l’hybride, c’est aussi interroger l’origine, la singularité et la limite de l’humain.
Conférence de Philippe GROSOS, professeur de philosophie à l’université de Poitiers, membre de l’Institut Universitaire de France.
Vente et dédicace du livre « Mi-homme mi-bête » à paraitre le 30 octobre 2025 (éditions du Cerf, 256 pages, 24 €).